Rémi Canton est ingénieur au Centre National d’Etude Spatiale (CNES) de Toulouse. Grand ami de Thomas Pesquet, astronaute et ingénieur français actuellement dans l’espace, il a donné une conférence dans notre lycée aux premières et aux terminales, le 29 novembre dernier.
Vous venez présenter votre activité et différents projets au lycée La Mennais à Guérande, cependant ce n’est pas une première, comment fonctionne le CNES avec les établissements scolaires ?
Le CNES incite ses employés à intervenir dans les établissements pour présenter ce qu’il fait. Il a comme devoir moral envers le public de promouvoir les sciences, présenter le domaine spatial très vaste, susciter des vocations,… D’ailleurs l’un des slogans du CNES est « Innovation et Inspiration ».
Qu’en est-il de votre mission actuellement au sein du Cnes pendant que votre ami se trouve dans la station spatiale ?
Avant que Thomas Pesquet parte, il a fallu six mois de préparation afin d’installer les expériences, établir les protocoles,… L’astronaute est le maillon final de la chaîne alors il est important que tout soit prêt lors de son départ. Aujourd’hui au centre de contrôle, nous exploitons les données récoltées, donnons des instructions aux astronautes et faisons en sorte que le temps de chaque expérience soit respecté.
Vous étiez dans les 40 derniers sélectionnés pour aller dans la station spatiale. Comment avez-vous vécu l’annonce des résultats ?
Elle a été difficile à accepter. Au départ, nous étions 9000 puis 1000, 200 et enfin 45. Je gardais toujours espoir de terminer dans les six derniers. Cependant, ma déception est compensée par la sélection de mon ami grâce à qui je peux vivre mon rêve. Malgré tout c’est une bonne expérience et je suis fier de mon parcours.
Parlons un peu de vos études. D’où est venue l’idée de vous intéresser à l’espace, et comment choisit-on un métier comme le vôtre ?
Petit, je souhaitais devenir ingénieur car les difficultés liées au métier représentaient pour moi un défi. Par ailleurs, fasciné par l’espace, la diversité de ce domaine m’intéressait. Après avoir obtenu mon bac S, j’ai fait une prépa Maths. Cela m’a permis de réaliser un stage à la National Aeronautics and Space Administration (NASA) de six mois. Par la suite, grâce à un bon classement et à ma motivation j’ai pu intégrer la NASA où je suis resté huit ans. Un rêve d’enfant…
De manière plus personnelle, peut-on conjuguer une vie familiale avec votre métier, qui semble demander beaucoup de sacrifices à long terme ?
Ma vie familiale est stable, j’ai deux enfants qui ne semblent pas souffrir de mon métier. Pour le reste, j’ai des horaires normaux, et le CNES m’offre un cadre de travail qui me permet d’avoir une vie équilibrée.
Quels sont vos loisirs, hobbies en dehors de vos activités aéronautiques ?
En dehors de mon travail, je pratique de nombreuses activités tel que le tennis, le badminton, le ski ou encore la course à pied. Je joue régulièrement de la basse dans deux groupes différents et mon brevet de pilote me permet de m’envoler de temps en temps. Avec mon travail, j’ai la chance de beaucoup voyager mais j’aime régulièrement voyager avec ma famille. Mes nombreux hobbies m’ont d’ailleurs permis d’être dans les 45 derniers sélectionnés car pour devenir astronaute, il est essentiel de s’intéresser au monde qui nous entoure.
Pour finir, que pouvons-nous vous souhaiter à vous et votre ami pour l’avenir ?
Ce que vous pouvez me souhaiter c’est de pouvoir retenter ma chance si bientôt il y a une nouvelle sélection car à 39 ans le temps presse. L’âge de recrutement des astronautes tourne dans les environs de 30-40 ans ; mes chances s’amenuisent. Mais j’ai déjà réalisé la plupart de mes rêves. Pour Thomas Pesquet, vous pouvez lui souhaiter de retourner dans l’espace un jour et surtout la réussite de sa mission, déjà ses nombreuses expériences ont donné des résultats concluants, en espérant que cela se poursuive.